Du 16 au 18 octobre 2019, l’Institut international pour la justice et l’État de droit (IIJ), en partenariat avec le projet CT MENA de l’Union européenne, a organisé un séminaire international spécialisé sur les questions relatives à la gestion post-attentat sur le plan judiciaire. Le séminaire, qui s’est tenu à Abidjan avec le soutien du Gouvernement fédéral allemand et du Gouvernement ivoirien, a réuni plus de 70 praticiens, parmi lesquels des représentants venus d’Algérie, du Bénin, du Burkina Faso, du Cameroun, de la Côte d’Ivoire, de Djibouti, d’Ethiopie, d’Espagne, de France, du Liban, du Mali, du Maroc, de Mauritanie, du Niger, du Sénégal, de Suisse et du Tchad, ainsi que des représentants de l’Union africaine, du G5 Sahel, de l’Académie internationale de lutte contre le terrorisme (AILCT) et du Centre de politique de sécurité de Genève (GCSP).
Le séminaire a permis de renforcer les capacités des praticiens dans quatre domaines différents. Dans un premier temps, les participants se sont concentrés sur la coordination et la gestion des premières heures qui suivent un attentat terroriste, en abordant notamment les questions liées à la gestion des crises, à l’organisation et à la coordination des efforts déployés par les différents organismes, à la mise en place des dispositifs de soutien et de protection des victimes et enfin à la préservation et à la gestion des scènes de crime. Ils se sont intéressés ensuite à promouvoir la coopération avec les homologues nationaux, régionaux et internationaux afin de prévenir de futures attaques et de recueillir des informations qui pourraient être utilisées comme enseignements, notamment le balayage numérique et les enquêtes en ligne, l’utilisation des renseignements, ainsi que la liaison et la coopération avec les pays voisins qui pourraient disposer d’informations essentielles concernant l’attaque terroriste. Le troisième volet de ce séminaire était axé sur la coopération avec les experts techniques, notamment les agences de sécurité susceptibles de posséder des renseignements cruciaux sur l’attentat, les experts de la police technique et scientifique ainsi que les linguistes, tous ayant une expertise indispensable pour comprendre les différents types de preuves recueillies. Pour finir, les participants se sont penchés sur les façons de mettre en relation les praticiens de différents pays dans le but de faciliter le partage d’expériences ainsi que le tissage des liens de confiance entre les différents acteurs de la justice pénale à l’échelle régionale.