En novembre 2019, l’IIJ a dispensé deux autres formations de renforcement des compétences dans le cadre de la phase 2 de son programme destiné à renforcer les capacités des hauts représentants des services de renseignement, des forces de l’ordre, des procureurs et des juges camerounais en matière d’enquêtes interinstitutionnelles fondées sur le renseignement et la collecte de preuves dans le contexte de la lutte antiterroriste. Cette formation novatrice a été instituée dans le cadre de l’Initiative relative aux enquêtes, l’une des huit initiatives principales de l’Institut, et a bénéficié du généreux soutien du Royaume-Uni – membre fondateur du conseil d’administration de l’IIJ – et du haut-commissariat britannique auprès de la République du Cameroun.
Les modules de formation ont été dirigés par M. Joe Connell, conseiller enquêteur principal de l’IIJ et représentant détaché du Royaume-Uni, également ancien enquêteur principal de la police métropolitaine britannique à New Scotland Yard. L’IIJ a également eu le plaisir d’accueillir une équipe consultative en matière de formation composée de : M. Dan Suter, ancien procureur de la Couronne du Royaume-Uni et avocat pénaliste; M. Simon Butterworth, ancien responsable du département analyse des services de police antiterroristes britanniques et de M. Simon Goddard, ancien enquêteur financier.
Tout au long de la formation, les participants ont pu renforcer leurs compétences en matière d’enquête, notamment sur la question de l’obtention des preuves électroniques au-delà des frontières, de l’utilisation des renseignements de source ouverte, de la lutte contre le financement du terrorisme et dans le domaine des enquêtes utilisant les médias numériques. La formation a soutenu la mise en œuvre effective des bonnes pratiques énoncées dans le Mémorandum de Rabat pour des actions efficaces de lutte contre le terrorisme dans le secteur de la justice pénale (GCTF) et les Recommandations d’Abuja sur la collecte, l’utilisation et l’échange de preuve aux fins des poursuites pénales de terroristes présumés, ainsi que dans le Guide pratique pour les demandes de preuves électroniques internationales de l’UNODC.
Les participants ont non seulement pu assister à des présentations spécialisées, mais ils ont également pu mettre en pratique leurs capacités d’investigation en situation réelle. Tout au long de la formation, ceux-ci ont formulé un certain nombre de recommandations visant à intégrer les bonnes pratiques internationales, notamment celles développées par le GCTF, l’UNODC et le Groupe d’action financière sur le blanchiment de capitaux (GAFI), dans le cadre opérationnel des enquêtes et de la jurisprudence au Cameroun dans le domaine de la lutte antiterroriste. Ces recommandations feront l’objet d’un examen supplémentaire approfondi et seront davantage renforcées via la mise en place d’un exercice d’investigation interinstitutionnelle prévu pour le début de l’année 2020.