Du 27 au 29 juillet 2021, l’IIJ a organisé son premier atelier de niveau national pour le Niger à sa demande, sous les auspices de l’Initiative de l’IIJ en matière de justice pour mineurs. Cet atelier de renforcement des capacités sur mesure, organisé virtuellement en raison des restrictions continues relatives à COVID-19, a réuni 25 praticiens, dont des enquêteurs, des procureurs, des juges, des fonctionnaires de l’administration pénitentiaire, des représentants de l’École nationale de la magistrature du Niger, des fonctionnaires du Centre de transit et d’orientation pour mineurs, des travailleurs sociaux et d’autres acteurs concernés. L’atelier, soutenu par le gouvernement des États-Unis, avec des contributions notables de l’ambassade des États-Unis au Niger et de la conseillère juridique résidente (RLA) au Niger du Programme d’assistance et de formation en matière de poursuites judiciaires à l’étranger (OPDAT) du ministère américain de la Justice, a permis de renforcer les compétences des praticiens, d’encourager la collaboration et d’élaborer un projet de protocole intersectoriel visant à améliorer les efforts du Niger en matière de justice pour mineurs dans un contexte de lutte contre le terrorisme.
L’atelier a souligné la nécessité de soutenir les mineurs lors de l’évaluation de l’âge ; la loi nigérienne prévoit que les enfants de moins de treize ans ne sont pas pénalement responsables et la plupart des enfants présentés au procureur de la République ne possèdent pas de documents d’identité. Pour relever ce défi, les praticiens ont déterminé que l’enquête initiale doit impliquer des travailleurs sociaux et des travailleurs de la santé, et que les enquêteurs doivent tenter de localiser les membres de la famille et impliquer les dirigeants de la communauté pour déterminer l’âge de l’enfant. Les praticiens ont également discuté de la nécessité pour le juge des mineurs d’ouvrir et de suivre un dossier de protection de l’enfance lorsqu’ils ordonnent des mesures de protection pour un enfant. Ceci permettrait au juge des mineurs de rester impliqué dans l’affaire et de pouvoir suivre les progrès de l’enfant dans des centres pour mineurs spécialisés jusqu’à sa réintégration dans sa communauté.
Au dernier jour de l’atelier, les praticiens ont été répartis en petits groupes et chargés d’élaborer des solutions spécifiques pour surmonter les obstacles identifiés au début de la formation. Ce projet de document servira de guide pour les actions futures des praticiens travaillant avec des enfants affectés ou impliqués dans le terrorisme. Les praticiens développeront et finaliseront ce document lors du deuxième atelier du Niger, prévu en octobre 2021.