Les 6 et 7 avril 2021, l’IIJ a organisé un deuxième atelier de renforcement des capacités au niveau national pour les praticiens éthiopiens dans le cadre de l’Initiative de l’IIJ en matière de justice pour mineurs. Le deuxième atelier en ligne au profit de l’Ethiopie sur la justice pour enfants dans les affaires de terrorisme a été organisé selon un modèle de formation hybride comprenant des éléments de formation en ligne et en personne. L’atelier a réuni 16 praticiens, dont des procureurs, des défenseurs publics, des juges, des responsables de l’administration pénitentiaire et d’autres acteurs concernés, ainsi que le conseiller juridique résident (RLA) de l’OPDAT du ministère de la Justice des États-Unis et d’autres membres du personnel de l’ambassade des États-Unis en Éthiopie.
Les principaux objectifs de l’atelier étaient de renforcer davantage les compétences et la collaboration des praticiens de haut niveau afin de garantir la justice pour les enfants dans un contexte de lutte contre le terrorisme et de finaliser le projet de recommandations intersectorielles présenté lors du premier atelier en décembre 2020. La formation a été adaptée à l’Éthiopie, en s’appuyant sur le cadre des normes et standards internationaux relatifs aux droits de l’enfant, ainsi que sur les bonnes pratiques formulées dans le Mémorandum de Neuchâtel sur les bonnes pratiques de justice pour mineurs dans le contexte de la lutte contre le terrorisme du Forum mondial de la lutte contre le terrorisme (GCTF)
L’atelier a abordé le rôle de la police dans le traitement des enfants dans les affaires de terrorisme, y compris les outils spécifiques pour protéger l’intérêt supérieur de l’enfant dès l’arrestation d’un enfant suspect. Les praticiens ont discuté du processus d’évaluation de la vulnérabilité d’un enfant suspect, de la conduite d’un entretien d’investigation réussi, et des stratégies pour assurer une représentation à temps dans une affaire. Les intervenants ont souligné la nécessité de séparer les enfants suspects des adultes en raison du risque accru d’abus et de manipulation que les enfants peuvent subir lorsqu’ils sont détenus avec une population carcérale adulte. Les praticiens ont également bénéficié d’un partage d’expériences sur l’importance de mettre en place des alternatives à l’incarcération, telles que l’orientation vers la formation professionnelle ou foyers de détention provisoire, et sur la manière dont ces alternatives peuvent être plus rentables que la détention.
Les praticiens ont également discuté de la manière dont les avocats de la défense peuvent contraindre les enquêteurs et les juges à influencer l’exécution de la mise en liberté sous caution. Parmi les autres sujets abordés, citons l’utilisation de termes non stigmatisants pour désigner les enfants soupçonnés de terrorisme, la protection de leur droit à la vie privée, la mise en place de salles d’audience adaptées aux enfants, la sensibilisation et la formation des organismes d’application de la loi aux méthodes d’enquête appropriées et la création d’un plus grand nombre de centres pour mineurs consacrés aux programmes de réhabilitation et de réinsertion.
Le deuxième jour, les praticiens ont travaillé sur un exercice factuel qui mettait en pratique les rôles des acteurs pour garantir la justice pour les enfants dans un contexte de lutte contre le terrorisme. Ils ont également apporté une contribution considérable au projet de recommandations visant à améliorer les efforts de l’Éthiopie en matière de justice pour mineurs. Leur contribution sera intégrée dans une version finale qui servira de base à un cadre global et intersectoriel pour le traitement des affaires de mineurs en Éthiopie, développé en collaboration avec les acteurs nationaux concernés.
Des informations sur le premier atelier sont disponibles ici: Premier atelier en ligne au profit de l’Ethiopie sur la justice pour enfants dans les affaires de terrorisme.
Pour plus d’informations sur cet atelier ou sur l’initiative de l’IIJ en matière de justice juvénile, veuillez contacter le chargé de programme de l’IIJ, M. Emerson Cachon.