es 13-14 et 19-20 janvier, l’IIJ a organisé un atelier en ligne pour 49 représentants du gouvernement national et des comtés ainsi que de la société civile du Kenya. L’atelier, organisé dans le cadre du volet innovant des interventions multi-acteurs de prévention/lutte contre l’extrémisme violent de l’IIJ, s’est concentré sur la manière de concevoir et de mettre en œuvre des programmes d’intervention multi-acteurs pour la prévention et la lutte contre l’extrémisme violent (P/CVE) qui tiennent compte du contexte et des besoins locaux pertinents, notamment par l’utilisation de mécanismes d’orientation.
La collaboration multisectorielle à différents niveaux au sein des pays est de plus en plus reconnue par les décideurs politiques et les praticiens comme un outil important pour identifier, intervenir, réorienter et soutenir les personnes qui sont considérées comme « vulnérables », « à risque » ou déjà sur la voie de la radicalisation vers l’extrémisme violent et/ou qui ont exprimé leur intérêt à s’engager dans des activités terroristes, mais n’ont pas commis de crimes.
L’une de ces formes de collaboration est connue sous le nom de « mécanismes d’orientation », qui impliquent un ou plusieurs acteurs locaux, notamment des travailleurs sociaux et sanitaires, des mentors religieux, des membres de la famille et des organisations de la société civile (OSC). Les mécanismes d’orientation permettent de mobiliser les parties prenantes qui sont souvent les mieux placées pour assurer une intervention efficace et préventive parce qu’elles ont une compétence, une expertise, une crédibilité ou une légitimité particulière que ne possèdent pas les autorités policières locales. Ces parties prenantes peuvent contribuer à combler le vide lorsqu’un cas préoccupant a été identifié, mais qu’une action répressive n’est pas jugée appropriée.
Reconnaissant l’efficacité de ces programmes, l’IIJ, avec le soutien de l’Union européenne, a travaillé à un projet de conception d’un programme de formation unique en son genre pour soutenir le développement et la mise en œuvre de plateformes d’intervention multi-acteurs pour la prévention/lutte contre l’extrémisme violent dans le monde entier L’IIJ a consulté une série de parties prenantes gouvernementales et non gouvernementales clés au cours des derniers mois afin d’élaborer le contenu de ce programme d’études innovateur et de déterminer la meilleure façon de transmettre ce contenu aux praticiens et aux décideurs politiques intéressés.
Cet atelier en ligne représentait une étape importante du projet, car c’était la première fois que le programme d’études était mis en œuvre. Les objectifs de l’atelier étaient donc de deux ordres:
tout d’abord, fournir aux praticiens participants des compétences supplémentaires sur la manière de concevoir et de mettre en œuvre des interventions multi-acteurs pour la prévention et la lutte contre l’extrémisme violent (P/CVE) fondées sur des principes clés tels que l’intégration dans une approche de l’extrémisme violent plus large, globale, fondée sur « l’ensemble de la société » et sur l’État de droit ; et
ensuite, adapter et perfectionner le programme en fonction des commentaires des participants, afin qu’il puisse mieux répondre aux besoins des premiers lors des prochaines éditions de la formation.
Les deux premiers jours de l’atelier étaient centrés sur la collaboration et la création de partenariats, la nécessité de veiller à ce que la diversité des acteurs impliqués dans les programmes d’intervention multi-acteurs partagent une compréhension commune de la terminologie et des concepts pertinents, l’identification des caractéristiques communes de ces programmes tout en reconnaissant qu’il ne peut y avoir de » solution universelle « , et l’évaluation des capacités et des ressources disponibles.
Au cours des deux derniers jours, les participants ont appris comment élaborer un système pour recevoir des informations sur les personnes susceptibles de bénéficier du programme ; comment évaluer les vulnérabilités, les besoins et les points forts ; comment concevoir et mettre en œuvre des interventions sur mesure ; et les considérations importantes pour le suivi et l’évaluation tant du programme dans son ensemble que des interventions individuelles qu’il fournit ou facilite.
Les praticiens participants ont également exploré les différentes facettes de la stigmatisation qui peuvent compliquer les efforts déployés pour faire progresser ces programmes et ont identifié les possibilités d’atténuer la stigmatisation.
L’atelier a combiné la présentation des connaissances et des outils avec la possibilité de s’exercer à les intégrer dans des scénarios et de travailler sur des études de cas. Il s’est conclu par un exercice de synthèse au cours duquel les praticiens ont eu l’occasion d’appliquer et de partager ce qu’ils ont appris en élaborant un modèle de programme multi-acteurs adapté au contexte local.
Grâce aux commentaires recueillis, l’IIJ est en train de peaufiner le programme de formation et de travailler à l’organisation d’un deuxième programme pilote qui sera organisé en ligne en mars 2021.
Pour plus d’informations sur cet atelier ou sur le volet des interventions multi-acteurs pour la prévention et la lutte contre l’extrémisme violent (P/CVE)de l’IIJ, veuillez contacter Adrián Carbajo chargé de programme à l’IIJ